Eclairage intérieur de l'abbatiale de Figeac
Résumé :
Contrairement à sa soeur jumelle de Conques qui a réussi à conserver sa pureté originelle, l'abbatiale St Sauveur de FIGEAC porte les stigmates de l'histoire, moins celles de l'usure du temps que celles du désordre des hommes: incendie des protestants en 1576 provoquant l'effondrement de la voûte de la nef et du triforium nord, modification au 19ième siècle (en 1823) de la façade ouest due à un chanoine trop entreprenant, effondrement enfin en 1917 du dôme situé au dessus de la croisée du transept.
La conception de l'éclairage interne et externe de l'abbatiale s'est donc efforcée de mettre en valeur ce qui restait de l'harmonie intérieure de l'édifice à savoir l'élancement et le rythme de la nef, le triforium sud ainsi que le choeur, l'ordonnancement des arcs des collatéraux et du déambulatoire, la variété du mobilier des chapelles et bien sûr la magnifique salle capitulaire rehaussée par la présence de retables exceptionnels, mais ceci sans masquer les traces des blessures notamment le départ des anciens arc de voûte au dessus des chapiteaux de la nef.
Toutefois, l'intérêt majeur de cette conception réside dans la méthode utilisée: elle a en effet servi de test pour le nouvel instrument de calcul en trois dimensions CANDELA , construit et mis au point par le CRAI (Ecole d'Architecture de NANCY).
Car nous savions que cette simulation exigerait des modèles de grande dimension. De fait, le modèle représentatif de l'architecture interne de l'abbatiale a atteint une dimension de 150 Méga-octets (20 méga-octets pour l'extérieur) et pour étudier les effets directs et indirects de la centaine de sources lumineuses prévues, nous avons été confrontés dans un premier temps à quelques 4 millions de polygones, soit plus d'un giga-octets qui ont pu être comprimés dans un modèle simplifié à 400 méga-octets seulement. Par les dimensions de ses modèles, cette étude a sans aucun doute constituée en 2002 une première mondiale.
Après avoir décrit la conception, les auteurs de l'étude présenteront les différentes étapes de simulation ainsi que la synthèse des travaux informatiques. Ces images calculées en 3 dimensions seront ensuite comparées aux photographies de la mise en lumière réalisée, sachant que la réalisation n'est intervenue qu'en 2007, ce qui a entraîné quelques modifications dans le choix et dans l'orientation de certains équipements.
Mais au total, cette réalisation a recueilli l'adhésion unanime des élus et de la population, ce qui était pour le concepteur l'essentiel.